La Roque d'Anthéron

    La Roque d'Anthéron est un gros village de près de 5.000 habitants à 30 kms d'Aix-en-provence: ce village a pris de l'importance et s'est développé il y a une quarantaine d'année avec la venue de "pieds-noirs" [1] et de harkis[2] à la fin de la guerre d'indépendance de l'Algérie (alors colonie française) il y a 40 ans. La fraternité de la Roque d'Anthéron, commencée il y a trois ans, ne s'est pas établie là à partir d'un choix d'un milieu donné ou en vue de celui-ci. A l'époque, les frères de la région Europe Nord cherchaient un lieu pour fonder une fraternité d'accueil dans le sud de la France: au début leur choix s'orientait plutôt vers le diocèse voisin où se trouve la fraternité de Nyons. Étaient en charge de l'élaboration du projet Paul-André, Yves et Jacques. Une maison correspondant à ce que les frères recherchaient s'est trouvée mise à leur disposition dans ce village entre Avignon et Aix-en-provence: une dame âgée, seule, désirant se retirer dans une maison de retraite, proposait son terrain et sa maison à des conditions intéressantes.

    Le bâtiment central est en fait composé de deux maisons indépendantes collées l'une à l'autre. Une partie est la fraternité où vivent les frères. L'autre partie est composée de deux appartements de deux et de trois chambres, avec cuisines et sanitaires séparés. Cette partie est réservée à l'accueil. Sur le grand terrain autour de la fraternité, et au milieu d'une pinède, trois caravanes équipées (une appartenant à l'ancienne propriétaire, une autre donnée par des gens, la troisième venant des Petites Sœurs nomades de Belgique à la fermeture de leur fraternité) complètent les possibilités d'accueil. La chapelle spacieuse est à l'extérieur du bâtiment dans un ancien cabanon res­tauré. Ces premiers aménagements déjà faits permettent l'accueil de retraitants pour des retraites en solitaires (beaucoup de Petites Sœurs, nombreuses dans la région, en profitent), mais aussi en petits groupes.

Img0001a

Christian refait le chemin entre la fraternité et la chapelle.

     Trois frères font actuellement fraternité à la Roque d'Anthéron. Le projet communautaire de cette fraternité est dans une période de recherche et d'expérimentation. L'accueil individuel pour des retraites semble correspondre à un besoin et à une demande vu le nombre de ceux et de celles qui ont déjà profité du cadre (géographique, pratique, fraternel et spirituel) offert par cette fraternité. Il arrive que des groupes (catéchèse, enfants, jeunes…) venant de paroisses voisines ou du diocèse passent la journée sur le terrain de la fraternité. Des essais d'accueil en petits groupes ont été organisés l'année dernière: l'année prochaine, les frères vont encore en organiser en s'interrogeant sur le "comment faire" et le "quoi proposer".

Ce lieu se voudrait aussi être à la disposition de la famille de Frère Charles, lieu d'accueil pour ressourcement, mais aussi lieu où les divers groupes issus de la spiritualité de Frère Charles pourraient organiser animation ou partage de notre spiritualité commune: nos trois frères voudraient ainsi développer la collaboration avec tous les groupes issus de Frère Charles.

Paul-André, Yves et Christian voudraient concilier tout cela avec un travail à l'extérieur: travailler permet de subvenir aux besoins importants de cette fraternité; c'est aussi un facteur d'équilibre en l'absence de véritable milieu d'insertion de cette fraternité et de possibilité d'engagement pastoral dans le village. Ils se verraient bien travailler à mi-temps. Paul-André accompagne un jeune handicapé accidenté de la route, comme auxiliaire de vie: soins corporels, exercices de rééducation, promenades, présence etc. Yves travaille temporairement pour un remplacement comme soudeur dans une petite entreprise de la Roque: il est inscrit à une agence de l'emploi qui l'oriente vers des remplacements à faire ou vers des propositions de travail. Christian travaille aux soins des personnes âgées dans une maison de retraite.

Au début de cette année, Yves a été ordonné prêtre pour le service ministériel de cette fraternité.

[1] Français installés en Algérie qui à l'indépendance  de celle-ci (1962) sont revenus en France.

[2] Supplétifs algériens de l'armée française en Algérie pendant la guerre d'indépendance.