La fraternité de Cochabamba
La fraternité de Cochabamba a commencé il y a 6 ans avec José-Luis, venant de Bojó (Venezuela) et Patrick,
venant de Titicachi. Cochabamba est une ville de 500 000 à 750 000
habitants: elle est située sur un plateau à 2800 m de hauteur, entourée
de sommets de 5000 mètres. Elle se trouve à quelques 350 kilomètres de
La Paz. C’est une ville universitaire avec une concentration forte
d’institutions religieuses et de maisons de formation (noviciats,
postulats, scolasticats...).
Voici comment José-Luis présente sa fraternité:
texte de José-Luis
«
Cela va faire six ans que Patrick et moi sommes arrivés à Piñami Chico,
communauté rurale située à 15 kilomètres de Cochabamba, qui vit en
partie de l’agriculture et de l’élevage, et en partie du travail en
ville.
L’objectif
était d’ouvrir une fraternité d’accueil pour les jeunes intéressés par
notre charisme et notre vocation. Depuis, nous avons eu avec nous
quelques 20 jeunes… Actuellement nous avons avec nous deux postulants.
Nous
nous sommes proposés de nous donner un style et un rythme de vie qui
parle clairement de ce que nous sommes: en premier lieu, nous voulons
vivre notre vocation, mais en plus nous voulons que les candidats
puissent toucher du doigt notre charisme en vivant avec nous. Nous nous
levons à 4 heures 30 du matin, faisons l’adoration de 5 à 6 heures,
ensuite nous prions et chantons les laudes. Nous prenons le petit
déjeuner ensemble et vers 7 heures ou 7 heures 15 chacun part à son
travail. En fin d’après-midi et le soir, nous avons une célébration
ensemble avec l’Eucharistie suivant les jours. Deux fois par semaine
nous célébrons spécialement l’Eucharistie avec les voisins du quartier.
Dès le début nous avons travaillé l'un à la production et à la vente de yaourts et l'autre dans un centre d’enfants aveugles. Nous continuons là tous les deux.
Au projet des yaourts se sont incorporés à tour de rôle frères et
postulants, mais nous voulons garder le caractère petit du projet à
travers lequel des jeunes aspirants peuvent expérimenter le travail.
Nous avons en plus un jardin, des poules et des lapins, ce qui donne du
travail à la fraternité même.
Nous
sommes une 'famille' parmi les autres familles : notre quartier a la
structure des communautés indigènes traditionnelles: nous participons
aux travaux communautaires et aux réunions du quartier auxquelles
obligatoirement chaque famille doit envoyer un de ses membres: là se
prennent les décisions relatives à la marche de la communauté, et tous
les problèmes sont abordés (éclairage public, eau, transports,
réfection des rues etc.). Cela permet de vérifier que nous avons bien
nos racines dans ce village.
Je
voudrais vous parler aussi du travail pastoral que nous réalisons. Le
curé et l’évêque nous ont confié la prise en charge pastorale de la
communauté de Piñami Chico (qui comprend 200 familles) et celle d’une
autre communauté, Pandoja, avec le même nombre de personnes. Nous avons
la charge du groupe des catéchistes, de la préparation des catéchèses
de la première communion et de la confirmation; nous célébrons
l’Eucharistie, accompagnons les naissances, les mariages et les décès.
Ce sont deux petites communautés, mais qui nous permettent de vivre cet
aspect inhérent à notre vie de Petits Frères de l’Évangile.
Les
postulants travaillent aussi, l'un dans une maison d’accueil et
d’accompagnement pour "gens de la rue" sidéens, et l’autre à la
formation d’une petite coopérative avec des malvoyants, coopérative de
production et de vente de glaces et de yaourts. »
Chaque
frère a un travail et des occupations en dehors du quartier. José-Luis
travaille dans un centre qui accueille des jeunes et enfants aveugles
pendant la journée. Ce centre, placé sous la responsabilité du diocèse,
a pour service d’aider les jeunes non-voyants pour leur formation
générale (formation scolaire, étude du braille, pratique de
l’ordinateur…); il assure aussi tout un service de rééducation physique
et d’aide à la santé. En plus des 150 jeunes et enfants qui viennent au
centre chaque jour, 13 sont internes. José-Luis a commencé à travailler
dans ce centre il y a cinq ans comme chauffeur: peu à peu, à la suite
de difficulté de gestion du centre, on lui a demandé de s’investir dans
l’animation. Il est en outre le répondant de l’évêque pour ce centre.
Patricio
travaille au grand marché central de la ville de Cochabamba,
impressionnant de grandeur!... Patricio y a un kiosque où il vend des
yaourts fabriqués à la fraternité. Devant le kiosque, installé dans une
des ruelles du marché, il a disposé deux petites tables avec quelques
tabourets: les gens viennent acheter et déguster les yaourts, ils
s’assoient et c’est une occasion pour parler. Comme Patricio est
présent à jours fixes au marché, des personnes viennent aussi
simplement pour le voir, partager ou demander un conseil. |