La fraternité dans la forêt

 

Dès 1959, il y avait une fraternité parmi les indiens de la grande forêt du sud… René est arrivé là en 1966 (40 ans de présence).

Forêt 1

 

 

 

 

 

 

René et Jaime sur le Caura

Santa Maria de Erebato (Jiwitinia) est au milieu de la grande forêt. On y accède seulement en pirogue, en suivant, à partir de la petite ville de Maripa, un des affluents de l'Orénoque, le Caura (un véritable fleuve de 800 kms de long qui prend sa source à la frontière avec le Brésil). Santa Maria  se trouve  au bord  de l'Erebato,  un affluent du Caura.   Il faut plusieurs jours en pirogue à moteur pour y arriver après avoir passé une région de chutes qui obligent à transborder tout ce que la pirogue transporte et à le transporter par la forêt au point où le fleuve redevient navigable.

René n'habite plus à demeure à Santa Maria; il tourne chaque année deux fois dans toutes les communautés Yecuanas et Sanemas de la région (les Yecuanas sont 5.000 et les Sanemas 10.000, disséminés dans toute la forêt) où il est responsable des écoles. Cette activité permet à René un contact naturel avec les communautés indigènes de la forêt. Sa connaissance de la région où il vit depuis 40 ans, de la culture, de la langue et des gens le fait vibrer au rythme de ce que ces deux peuples vivent.

Bien que les communications ne puissent se faire qu'en pirogue ou en avionnette, celles-ci sont nombreuses entre la forêt et le monde extérieur. Beaucoup de jeunes étudient en dehors de la forêt, des gens s'établissent en bordure de forêt à Maripa ou plus à l'intérieur du pays; la culture vénézuélienne pénètre de plus en plus la forêt à travers de multiples contacts. René constate que les Yecuanas et les Sanemas, en tant que communautés, sont dans un processus de perte de leurs valeurs ancestrales: perte surtout de leur organisation communautaire pour un comportement individualiste. René souffre de voir cette évolution des peuples de la forêt, mais il se sent impuissant

Lorsque René n'est pas dans la forêt, il se partage entre deux implantations: Maripa et Ciudad Bolivar. Maripa est un petit centre de 5.000 habitants au nord du Caura et à l'orée de la forêt. C'est de là que l'on s'embarque pour remonter le fleuve en pirogue. Dans les années '70, il y a eu une fraternité à Maripa, pour donner un pied à terre en dehors de la forêt aux frères qui y vivaient: René y a une maison. Maripa est maintenant un centre administratif où se sont installés quelques commerçants, des familles Yecuanas et Sanemas et des services administratifs… Ciudad Bolivar est la grande ville à 250 kms de là au bord du grand fleuve Orénoque. Au fil des années, René a pu faire que les communautés Yecuanas et Sanemas disposent à Ciudad Bolivar d'un terrain avec quelques bâtiments qui facilitent les séjours de ceux qui doivent venir et résider pour un temps dans cette ville qui est la capitale administrative de toute la région (Etat Bolivar). Dans ce campement René a un pied à terre où il peut tendre son hamac, lors des fréquents séjours qu'il fait à Ciudad Bolivar.