Des heures, des jours et des mois ont passé depuis ce 14 juin ! Qu'est-ce que lui-même a vécu ? Nous n'en savons toujours rien !
Mais pour les familles des disparus, nous savons que cela représente un poids énorme à porter, et qu'on ne sait par quel bout le prendre : on est devant un vide qui n'a pas de nom !
C'est pourquoi on se sent proche de toutes ces femmes qui continuent à se rassembler à Buenos Aires, chaque jeudi sur la "plaza de Mayo". Il y a "las madres" (les mères), souvent mieux connues, mais il y a aussi "las abuelas" (les grand-mères) qui recherchent leurs petits-enfants qui sont nés en prison et qui ont été adoptés ici ou là.
On se sent proche aussi de tous ceux qui veulent savoir quel a été le chemin de souffrance de ceux qu'on appelle "desaparecidos".
En 2005, les restes de la sœur Léonie Duquet, originaire du Doubs, ont été identifiés. Elle est arrivée en Argentine en 1950. Engagée auprès des plus pauvres et solidaire des Madres de "Plaza de Mayo", elle a été enlevée fin 1977. Elle est maintenant enterrée dans le jardin de l'église de Santa Cruz, à Buenos Aires. Sa tombe côtoie celles de trois autres victimes de la dictature militaire, enlevées elles aussi dans cette paroisse, trois Madres de "Plaza de Mayo". Elles reposent en paix, et cette paix peut être accueillie par leurs proches et leurs amis.