En mars 2004, au nom de la nation, le président Kirschner a demandé pardon aux victimes de la dictature et a décidé de transformer en "Musée de la mémoire" les installations de l'Ecole (ESMA), haut lieu des détentions clandestines et de la torture durant le gouvernement militaire.
Ces décisions importantes pour le peuple argentin permettent de parler de ce qui était caché et de se rappeler de ceux et celles qu'on a admirés pendant ces années difficiles.
Les Balayeurs de Buenos Aires ont voulu honorer Mauricio qui avait été leur compagnon de travail. Ils ont choisi la date de sa disparition comme jour de fête de tous les balayeurs !
Le 14 juin a été choisi par la ville de Buenos Aires comme "Journée du Balayeur" en souvenir de Mauricio Silva qui a disparu il y a exactement 30 ans !
La décision officielle a été prise le vendredi 13 juin 2007 dans la cour du dépôt où se trouve le service de Nettoyage de la Ville de Buenos Aires. Les balayeurs de la ville, vêtus de leurs uniformes, se sont rassemblés avec les dirigeants du Syndicat et quelques invités. Pour commencer ils ont offert à chacun un verre de maté.
En hommage à Mauricio, la loi 1032 fixe au 14 juin la "Journée du Balayeur". Le but de cette loi : redonner la dignité aux balayeurs, car le ramassage des ordures est le travail le plus méprisé de toutes les activités que les travailleurs font dans cette ville.
Durant les premières années de la dictature, beaucoup d'hommes et de femmes du syndicat ont été persécutés, emprisonnés et portés disparus. "Enfin, nous pouvons leur rendre justice !"
Patricio Rice, ancien frère de l'Evangile, a fait une intervention au nom de la Fraternité en évoquant la personnalité de Mauricio et en racontant quelques anecdotes de la vie du "balayeur". Il a expliqué comment Mauricio s'est efforcé de rapprocher l'Eglise du peuple et comment, en choisissant le 14 juin comme jour de repos et de fête, les compagnons de travail de Mauricio ne pouvaient pas lui rendre un plus grand hommage : Ils ont su transformer une date, qui pour nous était triste, en "Journée du Balayeur" !