Décès de Jacques Wilhelm (20 mars 1933 – 20 juin 2008)
Lettre de Xavier
Fraternité Centrale,1er juillet 2008
En 2007, Jacques était à Mayo Ouldémé lorsque on avait décidé de fermer cette fraternité pour remettre la paroisse au diocèse de Maroua-Mokolo. Alors il a exprimé sa disponibilité, pour continuer jusqu'au bout à offrir ses services, en se partageant entre les fraternités de Bamenda et de Foumban.
Et c'est là que le Seigneur est venu le chercher pour l'accueillir dans la Fraternité du Paradis.
Il n'était pas en forme, et il me disait que cette fois il voyait qu'il fallait qu'il rentre définitivement en Europe en juin 2009… Mais voilà que le Seigneur en a décidé autrement et l’a rappelé à lui le 20 juin.
Né en Suisse, il était entré à la Fraternité en 1955. Depuis 1957 il avait vécu surtout en Afrique (Angola, Tanzanie, Cameroun).
Roger a pu se rendre aux funérailles le 24 juin :
"Vous étiez tous présents pour dire au-revoir à notre frère Jacques. Il nous a quitté entre les mains de Léo et d'Edouard, petits frères de Jésus de Foumban, bien impuissants à cause de l'âge et de la maladie, mais tellement frères.
Léo qui avait échappé à la mort il y a quelques mois me disait hier soir, avec tant d'émotion, combien Jacques avait été attentif à lui pour le nourrir tant matériellement que spirituellement ; plusieurs personnes de Foumban ont remarqué son esprit de service humble et efficace. Sa prière de chaque jour était alimentée par la communion à ses frères, à sa famille, à ses amis.
Jacques avait commencé sa vie fraternelle chez les petits frères de Jésus, il a fonctionné chez les petits frères de l'Evangile. Aujourd'hui, il repose dans le cimetière de la paroisse, auprès de la fraternité qui a réuni musulmans, protestants et catholiques pour un dernier adieu.
"Jacques, à la suite de Frère Charles, frère universel, tu reposes en terre Africaine avec Yves Lescanne à Maroua (2002) et petite sœur Marie Annick à Mayo Ouldeme (1951). Avec eux, intercède pour nos fraternités et tous ces peuples que nous aimons !"
Eucharistie, merveille sur le monde !…
N'est-ce pas merveille aussi
que ces deux rangées de trois frères,
face à face dans la chapelle,
sous un clocher bientôt cinquantenaire ?
Pour chanter les psaumes et former deux chœurs,
chacun a besoin de s'éclaircir la voix :
crachoter, toussoter, la timidité s'en va…
et la mélodie sacrée est plus harmonieuse qu'on ne pourrait le croire!
"Quand le Fils de l'homme viendra,
trouvera-t-il la foi sur la terre?" dit l'évangile du jour…
Et la présence de ces six frères ensemble,
qu'on ne peut guère imaginer plus dissemblables,
n'est-elle pas une merveille de foi ?
Jésus, c'est Toi qui rassembles tes frères…
des frères aussi fragiles que ces morceaux d'hosties…
ils sont ton Corps donné pour le salut du monde…
aussi fragiles que cette table de paille où s'accomplit le divin Mystère…
aussi fragiles que ce bout de bougie qui se consume lentement
dans une coupe d'un si pauvre alliage, mais percée d'étoiles… Eucharistie !…
Merci Seigneur pour les merveilles que tu réalises !