ÉDITORIAL

    Nous venons de vivre le Chapitre, qui est un moment important  pour l'orientation  de notre Congrégation pour les prochaines années.  Avec l'Eglise d'aujourd'hui, nous nous trouvons devant des problèmes fondamentaux, sur lesquels nous devons faire révision de vie : crédibilité, visibilité, leadership…
       Il est réconfortant d'écouter les paroles pleines d'espérance de l'archevêque de Poitiers, Mgr Albert Rouet : « L’idéal, comme l’horizon, est invivable. Car lorsqu’on pense l’approcher, il apparaît toujours plus loin.  Le problème n’est donc pas la question de l’idéal, ni même des repères. Tous repères sont forcément dans un environnement donné. Ils ne peuvent être en suspension dans l’air, autour de rien du tout. Si on ne recherche pas un accord commun de sens, à ce moment-là on isole l’Église de sa participation à l’histoire humaine. Elle en sera réduite à se parler à elle-même.
       Dans toutes ces questions, il y va de la vie des hommes. Le véritable problème est : qu’est-ce qui fait vivre ? Qu’est-ce qui met debout ? Qu’est-ce qui rend responsable de son existence ? Y a-t-il moyen de réduire l’écart entre l’Église et le monde actuel ?
        La crédibilité ne se retrouvera que dans l’humilité : en étant à l'écoute des hommes, de leurs peines, de leurs désirs de se mettre debout, et en partageant avec eux l'espérance qui nous habite.
Il n’y a pas d’autres moyens que Nazareth, que de cheminer comme le Christ  sur les routes de Galilée.  Il n’y a pas d’autres moyens que le partage de la fragilité humaine. C’est en devenant frères que les chrétiens deviennent crédibles. Cela fait vingt siècles qu’on le sait et cela fait vingt siècles, qu’à chaque moment difficile comme celui que nous vivons, il nous faut reprendre les mêmes pas. »  (Entretien dans 'La Croix')
    C'est avec cette conviction, avec cette confiance dans l'avenir, que prend naissance la nouvelle fraternité au Mexique,  que les fraternités de Beni Abbès, de Leipzig essayent de vivre au quotidien la fidélité au charisme de Nazareth que le frère Charles nous a légué.

Tullio