Fraternité de Ciudad Hidalgo (Mexique)
(Giorgio, Santiago, Bartolomeu, Mario, Fernando et Hector [postulant] )
Diaire de Bartolomeu :
La fraternité de Ciudad Hidalgo a 2 ans. Mario,
Giorgio, Santiago et Giuliano sont arrivés ici en août 2008; je les ai
rejoints en novembre, et Fernando nous a rejoints en mai 2009. Notre
postulant Hector est avec nous depuis janvier de cette année. Il est
originaire d'une petite ville, à une heure de bus.
Le chapitre de 2009 nous a enlevé Giuliano*.
Puis, à cause de la maladie de l’un et l’autre, il y a eu pas mal de
petites absences. Ceci dit, en moyenne nous sommes restés en permanence
à quatre.
Nous avons pris l’habitude de nous réunir une fois
par semaine, pour parler des travaux de la maison, des visites que nous
attendons, etc. J’avoue que, quand nous devons sauter cette réunion, je
sens un plus grand manque que quand nous devons sauter notre révision
de vie mensuelle. Car cette réunion, de durée de plus ou moins une
heure, est comme une mini révision de vie, où nous essayons de nous
écouter, et à partir de là, nous essayons de développer "un sentir
commun" sur les différents aspects de notre vie. C’est à partir de
cette réunion hebdomadaire que nous sommes arrivés à comprendre que le
point principal du projet de notre fraternité, c’est la vie
communautaire. C'est tellement vrai que quand nous sommes dans une
"impasse", notre mot de passe est : "Attendons jusqu’à la réunion du
vendredi !". Et un autre mot de passe : "Quoique nous décidions de
faire… que cela soit le fruit d’une décision commune".
A partir surtout de mon expérience du ministère du
Sacrement de la Réconciliation, je me rends compte que le défi
principal de l’homme ici sur terre c’est l’interrelation avec l’autre,
à l’intérieur de sa propre famille. De là vient ma conviction que notre
mission principale en tant que religieux, c'est d’être des témoins de
la charité évangélique dans notre vie commune.
Un autre aspect important de la vie
fraternelle c’est la soumission à la "correction fraternelle". Une des
grâces de la vie commune c’est de vivre sous le regard de son frère.
Cela requiert une ascèse et une gratitude envers les frères avec qui on
vit.
Notre projet communautaire a trois dimensions : prière, travail et hospitalité.
- Prière:
Prière en silence le matin, suivie des Laudes.
Le soir : Vêpres, ou Eucharistie (les mardis et les vendredis).
Complies avant la nuit.
- Travail :
Chaque frère s’occupe selon ses dons. Mario
avec ses nombreuses capacités a commencé le jardin et le poulailler.
Fernando qui ne perd aucune opportunité pour dire qu’il est un homme de
la ville, se plait bien avec la terre, et connaît bien ce travail.
Giorgio s’occupe surtout des travaux de manutention de tout genre et
des achats. Santiago et moi nous donnons un coup de main ici et là.
Santiago est aussi notre frère hôtelier. Hector, notre postulant,
travaille en ville cinq jours par semaine. En tout cas, le travail ne
nous manque pas. Et nous réussissons pas mal à travailler en équipe.
- Hospitalité :
Il y a deux genres de personnes qui nous
visitent. Nous avons des gens qui viennent vivre quelques jours en
silence, tout en partageant notre rythme de vie de travail manuel et de
prière. Pour l’instant ils ne sont pas très nombreux. Nous les logeons
dans notre petite maison d’accueil, où il y a 3 chambres de 2 lits et
une petite cuisine.
L’autre genre de personnes
qui nous visitent ce sont les gens de cette région des montagnes qui
nous ont accueillis pour vivre au milieu d’eux comme faisant partie de
leurs villages. Au fil des semaines et des mois il y a une amitié qui
s’est tissée entre nous. Au moins une fois par semaine, nous nous
voyons le dimanche lors de l’Eucharistie.
Notre vie avec les gens :
- Notre maison.
Au début je me sentais mal à l’aise de voir
que notre maison est grande, comparée avec la maison des gens autour de
nous. Nous aimerions que les gens appellent notre maison une
"fraternité", mais voilà que dans la région elle est connue comme
‘monasterio’ ou ‘convento’. Tout humiliant que soit ce nom pompeux,
c’est une adresse très simple en un seul mot…
Mais peu à peu je me suis réconcilié avec le
fait que notre maison soit grande, parce qu'elle répond aux besoins de
notre projet de la Région Centre Nord. Elle est d’une dimension
convenable pour offrir un minimum d’espace vital, pour que les frères
ne se sentent pas entassés les uns sur les autres, ce qui ne serait pas
très bon pour la vie fraternelle.
- Accueillis par les gens.
Les familles qui vivent à Los Pozos et
Cerro Prieto, sont toutes parentes entre elles. Le plus grand cadeau
que les gens nous ont fait est de nous avoir adopté comme une famille
de plus. Rarement se passe une semaine sans être invités pour une
célébration (un mariage, un anniversaire, etc). Rarement aussi se passe
une semaine sans être visités par l'une ou l'autre famille et nous
sommes contents de les voir nous fréquenter (parfois par toute une
famille entière). Quoique l’hospitalité devienne exigeante quand ils
arrivent juste à l’heure du repas, sans s’annoncer! Je suis édifié par
mes frères qui exercent cette hospitalité avec grâce.
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