TANZANIE


De Bruno, fraternité de Mlangarini,
(
avec Joji)



 
Bruno    
Yves m’a demandé d’écrire quelque chose sur mon ordination. Tout s’est bien passé. Ça a été un évènement historique pour les frères de la Région, pour l’Eglise d’Arusha, pour notre paroisse, pour nos amis (chrétiens, pentecôtistes, musulmans, etc.), pour nous ici à Mlangarini et peut-être aussi pour toute la congrégation. Dans cette préparation, chacun a eu sa part à jouer, les petites communautés, nos voisins, les amis et les frères.

    Yves est arrivé en avance, un mois avant ; cela nous a donné du temps pour partager tant de choses, pour prier ensemble, pour visiter les voisins. Quand il y a le passage d’un frère de l’extérieur, nous notons des changements : notre fraternité a pris un visage neuf, elle a été repeinte, au moins la cuisine et la salle à manger. Ce sont les grâces cachées d’un frère en visite.

    Alain était disponible pour ma famille (mes propres frères et sœurs de Kaaro), ainsi ils ne se sont pas sentis seuls. Gil avait la tâche de s’assurer que la nourriture soit prête, Joji était partout s’assurant que chaque chose était OK. Les amis venus de Kangemi-Nairobi ont été pris en charge par Edouard et Clémenti.


    Le temps précédant l’ordination m’a aidé à voir et à découvrir certains côtés de notre vie d’une façon plus profonde, par exemple l’amitié que nous avons avec les gens d’ici… C'est difficile à expliquer avec des mots humains. Les gens ont pris cet évènement comme un évènement de grâce pour eux, disant : « Bruno et vous les frères, cette grâce, cette ordination, ce n’est pas « votre chose » ni celle de votre congrégation, c’est la nôtre ! C’est à notre tour de la préparer, de la célébrer, parce que la présence de la fraternité ici a toujours été une grâce pour nous. Toi et tes frères, vous n’aimez pas seulement les catholiques, vous nous aimez tous également, et vous partagez nos moments de joies et aussi nos difficultés. Par exemple, quand il y a un deuil, Joji nous visite et reste avec nous deux fois dans la journée, et toi tu viens au début de la nuit et tu restes quelquefois jusqu’à 22h. C’est maintenant notre "revanche". »

    Prenez ce mot "revanche" positivement. J’utilise le mot 'grâce' de la manière dont ils l’utilisent, et je pense qu’ils veulent dire que la présence de la fraternité est quelque chose de bon pour eux...

Ordination     Notre maison ne pouvait pas loger tous les membres de ma famille venue de Kaaro, alors ils ont été accueillis par nos voisins, sans regarder leur appartenance religieuse. En fait, une seule famille était catholique, les autres étaient protestantes et musulmanes.

.      Le jour de l'ordination a été très coloré, la liturgie très simple, les lectures bien choisies pour ce jour-là par l'évêque lui-même (Is 61,1-3, Lc 10,1-9). Il a donné une très belle homélie, insistant beaucoup sur le travail et la vocation du prêtre. Deux jours après, nous avons eu la messe d'action de grâces à la chapelle de notre village, Mlangarini, où est notre communauté.

    Toutes les préparations et les célébrations ont entrainé beaucoup de rencontres avec les amis, avec quelques anciens frères (de l'Evangile), avec des membres de ma famille et finalement avec Celui qui est toujours là, sans se faire remarquer, Jésus, le Christ.

Bien entendu, être 'prêtre' est une chose, mais être un 'petit frère prêtre' est autre chose. Je veux dire que les gens attendent que je me comporte comme les autres prêtres qu’ils connaissent : les Jésuites, les Pallotins, les diocésains... C'est un vrai défi pour moi !