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«Tous les peuples montent sur la colline» Chers
Frères,
J’ai
quelques difficultés à résumer en peu de lignes l’intense
expérience que l’on a vécu à Taizé à la fin du mois d’août.
Le fait de se retrouver et partager entre sœurs et frères de la
même génération est toujours une source de grande richesse, ainsi
que de rencontrer des autres personnes intéressées à la
spiritualité du frère Charles.
. Je voudrais commencer par un souvenir très personnel : pendant notre séjour je suis descendu plusieurs fois dans le petit cimetière près de l’église romaine du village, pour me recueillir quelques instants devant le tombeau très simple de frère Roger. Cet homme est pour moi un vrai prophète et un saint de notre temps : il a commencé pratiquement seul (avec l’aide de sa sœur Geneviève) l’aventure de Taizé ; il a été capable de dépasser toutes frontières de confession, de nation, de langue et de culture, en transformant un petit village de Bourgogne en un lieu où l’utopie (la prophétie) de la réconciliation se réalise. Je pense aussi au frère Charles, à son courage de commencer seul une aventure dans le désert, sans voir aucun résultat concret, et, pour autant, c’est grâce à ce courage si aujourd’hui une famille spirituelle très variée est répandue dans plusieurs pays du monde. Notre groupe représentait très bien la diversité et l’internationalité de la Fraternité, étant formé de 85 personnes, de 21 nationalités différentes. Nous nous sommes mélangés tout naturellement aux jeunes de tous les pays et de toutes les églises chrétiennes, que chaque semaine se réunissent pour prier et vivre ensemble, animé par la communauté œcuménique de moines. . «Tous
les peuples montent sur la colline»,
. comme dans la prophétie
d’Isaïe (Is 2,1-5)!
La
paix est si belle et si naturelle !
Cette
vision me remplit d’espérance et en même temps me donne de la
tristesse : pourquoi les humains se compliquent autant la vie
avec des querelles d’argent, de pouvoir et (hélas !) même de
religion ? A Taizé l’espérance fondatrice est d’abord la prière : une liturgie très simple, et en même-temps très profond et très belle. La mélodie des chants aide à méditer les paroles des psaumes et, doucement, les font descendre dans la profondeur du cœur. Quelques versés de l’Évangile, lu en plusieurs langues, deviennent une gorgée d'eau fraîche qui nous accompagne pendant toute la journée. Puis le partage : le matin on partageait aussi en petits groupes à partir des textes bibliques en rapport au thème de la miséricorde. Dans un de ces groupes une personne, que venait de découvrir la Famille Charles de Foucauld, dit : « Avec vous on se sent à l’aise … C’est différent qu’ailleurs … On sent une grande chaleur humaine … Vous écoutez sans juger : on voit que vous aimez les gens !» Ce sont de très beaux compliments, qui « font chaud au cœur ! ». Je ne sais pas si nous (si je) avons toujours une écoute attentive et un accueil sans jugement, mais nous essayons … C’est un des traits typiques de la Fraternité. Nous essayons aussi de donner voix à ceux qui ne l’ont pas. A Taizé notre groupe a donné la parole à Adeeb, jeune syrien chrétien, qui, devant une nombreuse assemblée, a témoigné de la douleur de son peuple et de la destruction de son pays, mais aussi de sa foi, son espérance et son engagement pour la paix et le dialogue. Aujourd’hui Adeeb vit à Mulhouse, et, avec autres jeunes réfugiés de son pays, qui eux sont de confession musulmane, forment une sorte de communauté inter-religieuse posant des fondations de paix et d’un vivre ensemble possible pour la Syrie de demain. Ils ont le rêve de commencer une « Université du dialogue » dans la ligne de Paolo dall’Oglio. On pourrait penser que c’est impossible mais « rien n’est impossible à Dieu ». Nous pouvons porter ce rêve dans notre cœur et prier que cela se réalise un jour. On pourrait encore raconter beaucoup de choses… mais ce serait trop long ! Je voudrai conclure simplement en disant : merci. Merci au Seigneur qui nous donne la vie et nous réuni. Merci à cette merveilleuse famille Charles de Foucauld : petite, pauvre, imparfaite, un peu folle et chaotique, certes, mais si humaine, authentique, chaleureuse et belle ! Merci
surtout à Bruna, Elodie, Jean-Pierre et Gabriel, pour leur
extraordinaire travail de préparation et de coordination !
Merci ! Gianluca B (PFE)
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