Nous
trouvons
en Charles de Foucauld
notre
inspirateur
Charles
de
Foucauld a écrit des règles pour des groupes
religieux: toute sa vie il a attendu en vain des
disciples. Il est mort sans n’avoir
jamais
vu de religieux suivre ses traces. Ce ne fut
qu'à la fin de sa vie qu’il
a
pu susciter la naissance d’un groupe d’hommes et
de femmes, “une
sorte
de Tiers-ordre”,
“une
confrérie”,
unis dans la prière, ancêtres de l’Union
des
Frères et des Sœurs de Jésus, Sodalité-Charles
de
Foucauld”.[6]
Charles de Foucauld
est notre inspirateur (Constit 1.5),
comme il l’est pour beaucoup de groupes. La
façon dont nous nous inspirons de lui a été
authentifiée par l’Église par l’érection de la
Fraternité le 13 juin 1968. On peut voir aussi
dans la béatification récente de Frère Charles
(le 13 novembre 2005) comme une reconnaissance
officielle, par l’Église,
de
la valeur de la spiritualité
qui
s’inspire
de
lui.
Que nous inspire Charles de Foucauld ?
L’amour
de
Jésus…
Jésus est notre Frère… Il est l’Ami… Il nous
invite à marcher avec Lui.
“J’ai perdu mon cœur pour ce Jésus de
Nazareth crucifié il y a 1 900 ans, et
je passe ma vie à chercher à l’imiter autant que
le peut ma faiblesse”.
“Nous nous
attachons à imiter sans cesse notre
bien-aimé Seigneur Jésus, de manière à être
Ses images fidèles dans tous nos actes
intérieurs et extérieurs […] Nous nous
demanderons en tout comment Il pensait,
parlait, agissait en la circonstance où nous
sommes, comment il penserait, parlerait,
agirait à notre place; et nous nous
efforcerons de tout notre cœur de reproduire
amoureusement en nous les traits de notre
divin modèle […] Nous nous
appliquerons d'abord et surtout à imiter Ses
vertus intérieures, à conformer notre âme à
Son âme toute brûlante d'amour de Dieu,
toute employée à chercher Sa seule gloire,
toute obéissante à Sa volonté, toute
appliquée à l’imitation de Ses
perfections, toute perdue dans Sa
contemplation…; et en même temps nous aurons
soin d’imiter toujours
Ses œuvres extérieures, Sa pauvreté, Sa
pénitence, Son recueillement, Son amour de
la solitude, de l'obscurité et des
abaissements, prendre comme règle de toute
ma vie celle de saint Jean de la Croix : “En
toute chose me demander comment Jésus
ferait, et faire de même [7].”
“Dieu
nous aime, Dieu nous a aimés hier, Il nous
aime aujourd’hui,
Il nous aimera demain. Dieu nous aime à tout
instant de notre vie terrestre, et Il nous
aimera durant l’éternité
si nous ne repoussons pas Son amour. Il nous
demande amour pour amour. Il nous dit :
“Je
t’aime,
je veux t’aimer
éternellement et me donner éternellement à
toi, je veux être aimé et possédé de toi
durant l’éternité.
Aime-moi, obéis-moi,
suis-moi !”
Dieu nous aime…
Dieu nous demande de L’aimer…
Voilà la “vérité”
du Cœur de Jésus révélée pour éclairer et
embraser les cœurs des hommes [8].’’
La
spiritualité
de Nazareth…
Jésus, Fils de Dieu, a
vécu une vie d’homme ordinaire dans une humble
bourgade de Palestine, Nazareth. Il a marché,
travaillé, peiné, il s’est réjoui, il a eu des
amis… Il a vécu parmi nous et avec nous… Il nous
invite à l’imiter.
“Je ne puis
concevoir l’amour
sans un besoin, un besoin impérieux de
conformité, de ressemblance, et surtout de
partage de toutes les peines, de toutes les
difficultés, de toutes les duretés de la vie
[9].”
“Le premier
article de leur vocation et de la mienne
(Les Petits Frères du Sacré Cœur) est d’imiter
Jésus dans sa vie de Nazareth et quand
l’heure viendra dans son chemin de croix et
de mort. Comment ? Surtout avec
amour, regardant, contemplant sans fin le
Bien Aimé, durant le travail de chaque jour,
durant les veilles de la nuit, durant les
adorations de l’Hôte Divin, durant la
prière, donnant toujours la première place
aux choses spirituelles, imitant Jésus à
Nazareth dans son amour pour Dieu… Et permettant que
ce grand amour de Dieu et de Jésus rayonne
sur tous les êtres humains pour qui le
Christ est mort, qu’il a rachetés à grand
prix, les aimant comme il les a aimés, et
faisant tout son possible pour sauver les
âmes comme il le faisait à Nazareth, afin de
les sanctifier, de les consoler, en Lui, à
travers Lui, comme Lui, pour Lui [10]”.
“Il descendit:
toute sa vie, il n’a fait que
descendre: descendre en s’incarnant,
descendre en se faisant petit enfant,
descendre en obéissant, descendre en se
faisant pauvre, délaissé, exilé,
persécuté, supplicié, en se mettant
toujours à la dernière place
[11]”.
L’amour
de
l’Eucharistie…
Frère Charles
a eu dès sa conversion un amour de
l’Eucharistie. Celui-ci, presque physique au
début, a évolué petit à petit jusqu’à ce que
Frère Charles fasse le lien entre la rencontre
de Jésus dans le pain et dans l’autre.
“Il n’y a pas, je
crois, de parole de l’Évangile qui ait fait
sur moi une plus profonde impression et
transformé davantage ma vie que celle-ci : “Tout ce que vous
faites à un de ces petits, c’est à moi que
vous le faites”. Si on songe que
ces paroles sont celles de la Vérité
incréée, celles de la bouche qui a dit “ceci est mon
corps… ceci est mon sang”, avec quelle
force on est porté à chercher et à aimer
Jésus dans “ces petits”, ces pécheurs,
ces pauvres, portant tous ses moyens
matériels vers le soulagement des misères
temporelles…[12]”
L’adoration,
la
contemplation et l’amour des Écritures…
“Il faut tâcher de
vous imprégner de l’esprit de Jésus
en lisant et relisant, méditant et re-méditant sans
cesse ses paroles et ses exemples : qu’ils
fassent dans nos âmes comme la goutte d'eau
qui tombe et retombe sur une dalle toujours
à la même place [13]".
Le
souffle
missionnaire…
Frère Charles avait au cœur un ardent désir
de faire connaître Jésus-Christ.
“Nous nous
souviendrons sans cesse qu’il s’est consacré au
salut des hommes au point d’être résumé et
signifié par son nom de Jésus “Sauveur”, et nous L’imiterons en
faisant du salut des hommes l’œuvre
de notre vie …[14]"
“Notre existence
entière et tout notre être doivent crier l’Évangile sur les
toits. Notre personne entière et toute notre
vie doivent proclamer que nous appartenons à
Jésus. Nos vies doivent être un miroir de ce
qu’est une vie selon
l’Évangile. Notre
être entier doit être une prédication
vivante, un reflet de Jésus, une odeur de
Jésus, quelque chose qui proclame Jésus, qui
fait que les autres voient Jésus et qui
brille comme une image de Jésus [15]”.
“Notre vie doit
avoir le même but que la Sienne :
sauver les hommes en vue de Dieu. Imitateurs
et membres de Celui qui a exprimé Sa vie par
Son nom de Jésus, nous devons pouvoir
résumer la nôtre par ce mot de Sauveur
[16].”
“Vous me demandez
quelle est ma vie : c’est une vie de moine
missionnaire fondée sur ces trois principes :
imitation de la vie cachée de Jésus à
Nazareth, adoration du Très Saint Sacrement
exposé, établissement parmi les peuples
infidèles les plus délaissés en faisant tout
ce que l’on peut pour leur conversion.
Je suis et j'ai toujours été seul depuis dix
ans. Si le bon Dieu m’envoie des frères, étant donné
l’immense
étendue
des pays infidèles à convertir, il vaut
mieux, pour le salut des âmes, se répartir
en petits groupes de trois ou quatre, aussi
nombreux que possible, que déformer des
monastères plus peuplés…”
“Je vois ces
postes, ces ermitages de trois ou quatre
moines missionnaires comme des avant-gardes, faits pour
préparer les voies et céder la place à d’autres religieux
à organisation de clergé séculier lorsque le
terrain serait dé friche…[17] ”
L’amour
et
le respect de l’autre reconnu comme un
frère.
“Je veux que tous
les gens ici, qu'ils soient chrétiens,
musulmans, juifs ou autres, me regardent
comme leur frère, un frère universel. Ils
ont commencé à appeler ma maison “la fraternité’’
et cela me donne de la joie…[18]’’
“Je ne puis
concevoir l’amour sans un
besoin, un besoin impérieux de conformité,
de ressemblance, et surtout de partage de
toutes les peines, de toutes les
difficultés, de toutes les duretés de la vie[19] ”.
Que ce double
anniversaire soit une occasion pour chacun de nous
personnellement, pour chaque fraternité et pour
toute la Fraternité dans son ensemble de
renouveler et de fortifier son engagement à la
suite de Jésus !
Qu’il nous fasse
prendre conscience de ce que l’appel personnel et
communautaire que nous avons reçu et recevons-en
tant que Fraternité de l’Évangile doit à Frère
Charles, à René Voillaume et à tous les frères qui
nous ont précédés !
Qu’il soit pour nous
occasion d'actions de grâces pour tout le bien
opéré dans et par la Fraternité !
Qu’il soit occasion de reconnaître nos
lenteurs, nos égoïsmes, nos aveuglements et nos
refus personnels et communautaires dans cette
suite de Jésus à laquelle nous avons été et sommes
appelés !
Qu’il soit l’occasion pour renouveler
notre confiance en Jésus qui nous appelle, en Dieu
Père vers qui Jésus nous fait marcher et en
l’Esprit qui est notre seule Force !
Table partagée à la fraternité de Béni Abbes (Algérie)
* * *
Notes:
[6] "C’est
une union à liens étroits, une confrérie
demandant une vie fervente à ses membres, mais
ce n’est pas un Tiers-ordre, puisque cela
ne lie à aucun ordre religieux établi" (Ch
de
F 25-08- 1913)
[7] Seul
avec Dieu, Nouvelle Cité, p. 156.
[8]
L'Évangile présenté aux pauvres du Sahara,
p. 143-144. Grasset. 1938
[9] La
Dernière place, Nouvelle Cité, p. 190, 192
[10] Œuvres
Spirituelles p. 363-364
[11]
Voyageur
dans la nuit, p. 208
[12]
Charles
de Foucauld à Louis Massignon,
Tamanrasset, 1er août 1916
[13]
Cité à
l'annexe IV du Directoire publié en
1928 par L. Massignon, p. 134.
[14]
Règlements
et Directoire, p. 109-110.
[15]
Méditations
sur les Saints Évangiles, MSE, 3147
[16]
Voyageur
dans la nuit, Nouvelle Cité, page 231.
[17]
Lettre
au Frère Antonin du 13-05-1911
[18] Lettre à
Marie de Bondy 07-01-1901
[19] La Dernière
place, p. 190, 192
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