Defense


Voici quelques paroles qui nous ont touché

Durant les interventions de Jean-Claude Caillaux

  


- L’Évangile, comme récit de Dieu («Qui me voit, voit le père.» Jean 14,9), est-il une nourriture pour nous ?


- Il ne suffit pas de lire la Bible, il ne s’agit pas de comprendre et de savoir, mais de manger le livre (Ézéchiel). «Connaître, comme je suis connu» « Saisir comme moi, je suis saisi. » dit St Paul. « Est-ce que tu t’es laissé lire ?… touché ?… changé ?… »


- Dans la Bible, l’expérience, c’est un voyage et une traversée (la connaissance est acquise à travers le voyage). Nous sommes croyants au seul Dieu de Jésus Christ (Cf. Ephésiens 1,3). (En dehors de cette référence, Dieu est un nom commun qui risque de mener à l’idolâtrie)


- Le NT s’adresse à l’AT. La Bible est un ensemble, un tout. «Le plus important dans la Bible, c’est la re-liure!» (Paul Beauchamp). Et la Bible se critique elle-même (Cf. du Dieu vengeur au Dieu miséricorde). Elle est une mise en question, une mise à la question comme sous l’effet de la torture (Hébreu 4-12 ; Épée à double tranchant).


- Nous ne sommes pas de la « religion du livre » qui serait sacralisé. La Parole est une parole vivante pour un Peuple de l’Alliance et de la Rencontre. Parole de Dieu qui devient sacrée si j’ouvre le livre et laisse la Parole me pénétrer. Le peuple du Dieu de Jésus Christ est le peuple de l’Alliance, il est le peuple de l’interprétation du Livre. La Bible n’a pas de sens si elle n’est pas interprétée par chacun de nous, c’est le sens du Talmud chez les Juifs.


- Mt 25 : Notre activité ne fait pas nombre avec la prière. L’une ne va pas sans l’autre.


- Le baiser de St François au lépreux n’est pas un baiser à Jésus, c’est un baiser au lépreux qui devient la présence du Christ.


- Avec les pauvres, sortir du jugement de celui qui sait. Alors on peut commencer à « entendre » la douleur et la souffrance. S’attendre à entendre quelque chose… sinon on n’entend rien. Il ne nous est pas demandé de juger, d’avoir des conseils et des commentaires pour les autres, mais de regarder et d’écouter l’autre dans toute sa dignité


- Qui est Jésus pour nous ? Il ne s’agit pas de dire trop vite qui il est, comme Pierre l’a dit « Tu es le fils de Dieu ». Cela doit jaillir en nous mêmes, d’une façon toute personnelle. L’Évangile montre un Jésus qui donne et se donne… par choix, qui se lève et prend la direction de Jérusalem, un Jésus viril qui a sa consistance humaine, qui affronte. Il répond aux Pharisiens avec subtilité et provocation. Il choisit ses relations de façon partiale et partielle. Il vit la compassion et la miséricorde. Il a des préférences pour certaines personnes (pauvres, pécheurs…) et se fait l’un d’eux (Mathieu 25,40).


- L’AT est à voir sur le plan symbolique (plus qu’historique). La Bible dévoile ce qu’est l’être humain.


- Lors de la rencontre Diaconia à Lourdes, on a voulu mettre les pauvres au centre et écouter leur parole. Les pauvres se sentent si souvent ni accueillis ni écoutés dans notre Église. Et pourtant l’Église de Jésus Christ témoigne :«Ce qui a été caché aux sages et aux savants a été révélé aux tout petits». La mission de l’Église est de donner à entendre ce qui a été révélé aux tout petits…à entendre et à apprendre. Se laisser enseigner par les pauvres, laisser nourrir sa foi par ceux qui ne sont pas habilités à parler…Ce travail ne se fait pas par nos propres forces, mais c’est l’œuvre de l’Esprit Saint. Comme Jésus qui se laisse enseigner et convertir par la Syro-Phénicienne, et se dévoile aux païens. L’Évangile est école d’humanité en allant vers les «petits et les ignorants» à la manière de Jésus.


- La piété populaire: Il y a plusieurs manières d’exprimer sa foi. Dans son expression populaire, le peuple de Dieu est visage de Dieu. L’expérience de foi des petits manque à l’Église. On peut les aider à mûrir et grandir dans leur foi mais seulement à partir de leur parole et de leur expérience. Il est important de «garder mémoire» de la vie et des paroles des pauvres; cela nous enseigne sur notre humanité et sur le visage de Dieu. La misère et les conditions de vie sont pour les pauvres un obstacle à la prière. La confiance en Dieu est mise à l’épreuve (Dieu ne répond pas à la détresse pourtant criée) C’est l’expérience d’un Dieu qui n’est pas de leur côté, il ne les aide pas, mais ils n’ont plus que Lui (Jean 6,68 :« A qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle»). Les pauvres ne savent pas prier mais ils n’ont que ça. C’est sûr qu’il y a de la superstition derrière certaines dévotions mais sont-elles pire que nos idolâtries ? Les pauvres sont davantage dans l’aspect charnel (toucher une statue, boire de l’eau de Lourdes…) car ils n’ont pas le discours. Ils sont avec cette parole «Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ?».


- La prière c’est Dieu qui engendre en moi ce qu’Il veut.


- Le bonheur passe par la rencontre avec les pauvres, mais il y a mille manières. Il ne s’agit pas d’une démarche sacrificielle. D’une manière ou d’une autre, il s’agit de rencontrer les pauvres. Certains ne pourront pas toucher les pauvres mais feront la rencontre avec les pauvres par les livres: sans en rester à l’explicatif car il faut rentrer dans le contenu de leur désespoir et de tout leur vécu. Les rencontrer aussi dans ces lieux neutres que sont la fête (la fête est un lieu neutre où il est possible que les deux mondes - riches et pauvres- se côtoient


N.B. : Ces quelques notes ne sont pas un compte-rendu exhaustif. Seulement quelques « pépites » pour continuer à nous enrichir !


Voir le site: "La Fraternité de la Pierre d'Angle"

http://www.lapierredangle.eu/



Paris 2