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Retraite itinérante, 20 août au 26 août 2017, entre Bayonne et San Sebastián: « Traverser des frontières avec Charles de Foucauld »
En
camino con Carlos de Foucauld...
L’automne
est là et la vie ordinaire a repris doucement son cours… Avant de
laisser place à d’autres évènements, je voulais vous partager
quelques grâces que nous avons vécues cet été pendant la marche.
Cette année nous étions 10 et nous avons marché entre Bayonne et
San Sébastian ! Pour moi, cela a été une très belle
expérience; de préparation en amont: J’ai aimé
chercher, étudier un nouveau chemin, me laisser questionner et
façonner par des textes bibliques, des passages et citations de
Charles de Foucauld, pouvoir les transmettre, les partager aux
autres par la suite. Puis pendant la marche ; expérience
d’abandon, de confiance, de lâcher prise… On a préparé au
mieux, mais plus rien nous appartient. C’est Dieu qui guide, qui
donne la force, qui parle…
Nous avons vécu quelque chose de
nouveau ensemble, en équipe (nouveau chemin, nouvelle formule…) et
je crois que cela a été bon. Chacun s’est investi et s’est
senti responsable: de soi, des autres et de la vie du groupe:
la liturgie, les courses, la cuisine... les petites choses du
quotidien se sont vécues avec beaucoup de légèreté.
J’ai été
frappée par la capacité des uns et des autres à accueillir
l’inconnu, ce qui nous a été donné chaque jour: un lit
mais pas de douche, une cuisine mais pas de lit…
Touchée par le
désir de Dieu, la soif de prière, de silence… qui habitait
chacun. La capacité à faire silence, à entrer en soi, tout en
veillant et restant attentif à l’autre. J’ai été témoin de
grâces qui nous poussent vers la vie, la reconnaissance et la
louange !
Mais je laisse Alix, Claire, Joël et Marie Florence
vous raconter…
Sonia
**
En
camino con Carlos de Foucauld...
Nos
chemins se sont rencontrés à Bayonne: 10 jeunes pèlerins venus des
4 coins de la France et d'ailleurs pour traverser les frontières
avec Charles de Foucauld.
Nos
5 journées de marche ont été rythmées par des matinées en
silence, des temps de partage, la messe quotidienne, des repas
fraternels et des veillées "théâtrales", le tout
accompagné de douces notes de guitare (et de son poids !).
Riches
de notre découverte de la vie de frère Charles, nous osons faire un
parallèle entre notre chemin et le sien. Comme lui, nous avons
commencé par côtoyer le monde et ses occupations matérielles
(crème solaire, surf, plage naturiste), puis nous avons trouvé la
solitude et le recueillement dans les forêts de pins et de
châtaigniers, et enfin nous avons traversé la frontière à la
rencontre de nos soeurs espagnoles (accueil très chaleureux chez les
Filles de la Charité).
Si
San Sebastian marque la fin d'un chemin, ce n'est qu'une étape sur
le chemin de nos vies... Buen camino!
Alix
et Claire
**
« Tu aimeras ton prochain comme toi-même »
Ce commandement, c'est tout frère Charles
de Jésus.
Durant six jours, tout au long de ce chemin
partagé, neuf compagnons m'ont rendu simplement à moi-même.
Dans
le silence du matin, au cœur de l'agitation matérielle des villes
et des plages comme dans le calme des montagnes, sans mots et
sans paroles, par des petits riens, des sourires et des gestes, neuf
âmes animées du Christ m'ont fait vivre la charité d'un cœur
aussi ardent que le soleil qui nous éclairait.
L'eucharistie
quotidienne, les prières, les échanges, les repas, les chants, les
rencontres, les partages, l'imprévu, ont illuminé du visage du
Christ chaque pas de cette bien courte étape de Bayonne à San
Sebastián, de frère Charles aux Filles de la Charité, qui
m'invite, qui nous invite, quel que soit notre sac, à suivre plus
loin l'Amour de Dieu.
Joël
**
Il y a longtemps, lorsque je venais d'arriver en
France à l'âge de douze ans, je me suis réfugiée dans l'église
et les activités qu'elle proposait. C'est pour quoi, même
aujourd'hui j'enchaîne les pèlerinages puisque l'église m'a
apporté quelque chose que personne n'aurait pu m'apporter. Les trois
plus beaux pèlerinages de ma vie sont le Frat de Lourdes, les JMJ de
Pologne et récemment la marche avec les sœurs de Charles de
Foucauld. Chaque pèlerinage apporte quelque chose de plus en moi.
La marche "à la rencontre de l'autre"
dans les pas de Charles de Foucauld a été organisée de Bayonne à
Saint-Sébastien en Espagne. Durant cette marche, nous avons alterné
les magnifiques paysages entre terre, mer et montagne. Le poids de la
vie sur le dos, les douleurs du passé et des péchés dans les
pieds, nous avons marché cinq jours dans les pas de Charles de
Foucauld.
Jeune et insouciante de cette première
expérience de "marche" j'ai dû dès le premier jour
"abandonner" quelques affaires et savoir que les douces
chaussures de sports que je mets habituellement pour courir ne
correspondent pas à une marche de plusieurs jours. La première
journée de marche était intéressante avec un programme précis et
très simple malgré quelques chemins égarés, nous avons alterné
silence, échanges, repas, pause et des sentiers les plus agréables
les uns après les autres. Chacun soutient son voisin et l'encourage
a avancé, certains plus rapide que les autres propose de partager
les charges de ceux qui le veulent dans la bonne humeur. Tout au long
du chemin malgré la souffrance de chacun, c'est une famille
fraternelle qui s'est montré à l'écoute, présente et aimable
envers son prochain, avec un sourire, un geste, une chanson partagés,
des fruits cueillis le long du chemin et les tâches quotidienne.
Toute la semaine les journées étaient les mêmes
(silence le matin, échange l'après-midi et préparation de la
soirée ensemble) mais malgré la fatigue et grâce aux magnifiques
paysages qui défilaient sous nos yeux, la petite famille que nous
étions sommes restés unis toute la semaine et écoutait dans un
silence religieux une petite histoire sur la vie de Charles de
Foucauld tous les soirs.
Partie avec la tête remplie
de questions et de soucis du quotidien, au fil des jours, j'ai appris
à vivre aujourd'hui comme il vient parce que "aujourd'hui
m'appartient, dieu me l'a donné" mais surtout que je ne sais
pas de quoi demain sera fait puisque "demain lui appartient".
La vie n'est pas facile tous les jours, et elle ne l'est pour
personne mais au moins nous, nous avons la chance d'être en vie donc
il faut apprendre à oublier les soucis du quotidien et vivre
aujourd'hui comme il nous est donné.
Enfin, malgré les obstacles que me réserve la
vie, malgré la peur de l'inconnu et les soucis familiaux, grâce à
la marche dans les pas de Charles de Foucauld, je sais que parfois,
il faut quitter notre petit monde qu'il soit heureux ou malheureux,
les soucis qu'il contient, nos petits plaisirs, nos habitudes et nos
biens pour aller ailleurs puisque c'est là qu'est le vrai bonheur,
comme Charles de Foucauld, je m'apprête donc à quitter mon petit
monde tranquille avec mes parents à La Courneuve à la recherche de
mon bonheur à l'université de la Rochelle.
Marie-Florence
***
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