Il y avait comme une pointe de stress vendredi 26 avril au nouveau food truck présent à l’Université catholique de Lille (Nord). « Où sont les sauces ? Tout est prêt ? » pouvait-on entendre.
Il faut dire que ce n’est pas vraiment un établissement comme les autres.     Ce food truck, c’est celui de l’association Magdala, qui en a fait un projet d’insertion sociale. L’Université catholique est un test en vue de la rentrée prochaine.
    Cela doit permettre à des personnes en grande précarité de reprendre confiance en elles et d’avoir une expérience professionnelle.

Un tremplin
    Nous voulons faire de ce projet un tremplin vers l’emploi. Mais il faut pour cela que nous testions notre savoir-faire, les produits… C’est chouette de pouvoir faire cela ici », lance Gabriel Marolleau, et ce ne sont pas les étudiants qui diront le contraire ! Pour 6,50 €, ils ont pu profiter d’un plat de frites accompagnées de sauce poutine, cacahuète ou encore maroilles mais aussi d’une boisson. Petit bonus : le café est offert !

    L’Université Catholique accueille près de 23 000 étudiants. Mais les restaurants universitaires ne peuvent fournir que près de 7 000 repas. Il existe donc un déficit de repas que de nombreuses petites sandwicheries et autres restaurations essayent de combler », assure l’association Magdala. Il y a donc de la place pour son food truck.

Vivre ensemble
    Ce projet implique les étudiants de l’université dans une dynamique de « Vivre ensemble ». Magdala rassemble des personnes en situation de précarité. L’association, dont la devise est « Lève-toi et marche », aide ces personnes à devenir actrices de leur vie.

   Depuis 2016, l’équipe pluridisciplinaire de Magdala propose l’action ’Tous en Projet’ », commente Gabriel Marolleau.
Un accompagnement qui permet de reprendre une activité, développer son potentiel et mener des projets.

Un incubateur vers l’emploi
    Si Magdala a l’expertise de permettre aux personnes les plus démunies de se « Lever », le projet d’un food truck solidaire permet le changement d’échelle. L’objectif est de permettre à ces personnes de « Marcher et de s’engager vers l’emploi ».
Il offre aussi un lieu d’échanges entre les étudiants et les personnes éloignées de l’emploi qui sera porteur de sens. Bref, un projet séduisant.
    Et nous essayons de travailler avec un maximum de produits locaux, nous avons pensé nos emballages pour limiter leur impact sur l’environnement », souligne Christine Radisson, chargée de mission au sein de l’association.
Décidément, ce projet semble promis à un bel  avenir !

 Article du 30/04/2019

Tres impliqués dans le projet, Gabriel et Richard servent les clients et ne chôment pas.
Dans les cuisines, des bénévoles s'affairent tandis que d'autres se régalent...

    Où manger de vraies frites avec de la sauce poutine à Lille? Rendez-vous à la Catho, où, depuis le 2 mars, vous trouverez le Ch'ti Talents. Cette nouvelle cuisine ambulante ne manque pas de goût ni de sens. À son bord, l'équipe composée de quatre personnes prend ses marques, enregistre les commandes, sert le client et encaisse.

FAIRE LE PONT ENTRE DEUX MONDES

    Le travail a commencé à 8h30 en cuisine, rue Colmar, dans les locaux de l'association Magdala, où sont préparées les frites. À ioh30, le camion est parti prendre place. Et à nh45, le rideau a été levé pour accueillir les premiers clients: «Là, tu rentres en scène. Il faut servir ! Pas le temps d'avoir le trac, explique Richard, arrivé dans l'association il y a six ans, et fier de nous raconter qu'il a tenu un bar-brasserie dans sa vie d'avant. Magdala, c'est une grande famille, on vit à 12 dans une maison. Avec des jeunes en service civique, des étudiants et des personnes de la rue. Quand je suis arrivé, je devais rester trois mois... Je fais aujourd'hui partie du conseil d'administration.»

    Créée en 1986 par sœur Irène Devos (1938-2008), qui animait les bibliothèques de rue d'ATD Quart-monde et vivait avec les plus pauvres, l'association a eu vocation à être une communauté de fraternité, et a pris pour devise «Lève-toi et marche». En 2016, pour ses 30 ans, Magdala a entrepris une réflexion autour des projets à mener d'ici à 2025. «L'idée du food-truck est partie d'un atelier cuisine qui a été mis en place et qui marche bien. On s'est demandé comment le développer», raconte Gabriel, petit frère de la fraternité Charles-de-Foucauld.

    Venu étudier la théologie à la Catho, il y a trois ans, il avait observé que le resto universitaire souffrait d'une capacité d'accueil insuffisante pour les 30000 étudiants sur le site. « Ça m'a donné l'idée d'une friterie !» Gabriel y a vu le moyen de «faire le pont » entre le monde de la rue et celui des étudiants. La finalité étant de créer un chantier d'insertion professionnelle, en remettant les hommes et les femmes en situation concrète d'emploi, en leur permettant de suivre des formations et d'obtenir des contrats à durée déterminée d'insertion.

UNE FRATERNITÉ AU COUDE-À-COUDE

    «L'emploi permet à la personne de se lever le matin, c'est un facteur de remobilisation et de dignité, et ça, on y croit à Magdala, poursuit Richard, qui confie: Moi, j'ai eu un croche-pied dans la vie. Je me suis remis debout grâce à Magdala, où il règne un esprit de famille. Il observe admiratif que les personnes de l'atelier cuisine ne sont jamais en retard ou absentes. C'est important de gagner sa vie et d'avoir sa place.» «On sent combien ce projet les a remobilisées, complète Gabriel, qui observe: «Dans un camion de 4m 20, il y a peu de place pour quatre personnes au travail. Au coup de feu, il faut suivre la cadence, si l'un de nous est en difficulté, il faut l'aider, c'est comme dans un bateau. »

    Ici, la fraternité se vit au coude-à-coude. Le service prend fin vers 13I130-14 h, selon l'affluence du jour. Vient le moment plus astreignant: ranger, nettoyer, faire la vaisselle. .. À151130, fin de la journée de travail. Mission accomplie. Et pour le food-truck, un slogan mérité :«Le sel de nos frites, c'est la foi en l'homme» .

véronique durand

Le Ch'ti Talents sera le mercredi à l'Icam,

le vendredi à l'Ieseg ;

les mardi et jeudi à la faculté de pharmacie,

        sur le campus de la Catho Robert-Schumann.

Article du 5 /03/2020 

Découvrir l'association Magdala

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