|
|
Mars 2019
Cher frères,
Je vais vous raconter une parabole qui m’est venu à l'esprit :
Le puzzle incomplet
Dans une école maternelle, on disposait
d’un grand nombre de jeux pour enfants et, entre autres, beaucoup de
puzzles.
Au cours des années, quelques puzzles se
sont endommagés et la directrice jetait les pièces abîmées. Mais elle
gardait les pièces qui étaient encore bonnes et en faisait une
collection dans une boîte spéciale. Avec ce résultat un peu étrange que
dans cette boîte on trouvait maintenant des
pièces de différents puzzles, bien mélangées et qui ne pouvaient
coïncider que partiellement, sans jamais trouver parfaitement
leur place.
Cette boîte peut servir de parabole pour notre humanité ou bien, aussi, pour notre fraternité:
Chacun de nous est une pièce unique. Et nous portons
tous le désir de vivre en communion les uns avec les autres, de former
une société, une image complète. Mais ça ne marche pas! Parfois, il y a
des pièces qui ne peuvent être assemblées à cause, d'une forme,
d'un coté seulement.
C‘est le cas dans une amitié qui nous rend proche
d’une autre personne. Mais la compréhension et l'union n’est jamais
totale. Il reste toujours d’autres côtés qui ne correspondent pas! Si
on veut forcer les pièces à coïncider – on les casse et les détruit.
Il faut accepter que, dans chaque relation, il reste
toujours des attentes jamais totalement abouties, des côtés étranges
qu‘on ne peut jamais harmoniser. C‘est douloureux de reconnaître que
nous ne pourrons jamais former un ensemble parfait.
Comme croyants, il nous reste l‘espoir qu’il existe
une autre dimension dans laquelle nos différences seront intégrées à un
niveau qui nous dépasse.
Sur notre chemin d‘aujourd‘hui, nous pouvons vivre
déjà cette espérance en acceptant l’autre comme une pièce unique, comme
un frère précieux. En même temps, il faut accepter qu‘il y a toujours
des côtés que nous pouvons jamais comprendre. Il reste des différences
insurmontables. Quelques fois, nous-mêmes ne pouvons pas comprendre
pourquoi nous sommes tellement limités dans notre compréhension et
acceptation de l’autre. Cette souffrance peut devenir une source
d‘amertume, si l'on
culpabilise l’autre ou soi-même à cause de cette différence. Il y a le
risque de vouloir forcer la rencontre: « Mais il me faut
comprendre l'autre ! »
Par contre, la différence peut devenir source de
fécondité si j’accepte l’autre comme "autre" et qui reste toujours
"autre". C‘est douloureux, mais cette attitude peut dégager notre
horizon toujours trop limité et élargir notre cœur. Concrètement, cette
attitude brise nos idées à priori, nos préjugés, nos conceptions de
l’autre. L’autre est toujours "autre" parce qu‘il est aussi une image
de Dieu, qu’on appelle le "Tout Autre".
Donc, l’autre reste un mystère : comme Dieu, il
dépasse nos attentes, comme Dieu, il nous surprend. Dans
l’incompréhensible mystère de l’autre, nous touchons le Dieu
incompréhensible. Et cette dimension divine qui nous échappe, il faut
l‘accepter et l’adorer.
Si on regarde cette réalité, que nous dit-elle?:
.
Quelle audace ne faut-il pas , que ce soit, pour ce marier et vivre en couple,
.
ou pour choisir et construire une fraternité !
Andréas
|
|
|