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Visite aux frères d’Italie

Joji avril 2022

Campagne


    Je suis arrivé à Spello le 2 avril, accueilli par les quatre frères Yves, Gabriele, Franco et Alberto... et par de la neige

    La fraternité a tout un passé et une tradition d’accueil. Avant le tremblement de terre de 1997, quand la fraternité était près de la ville de Spello dans le couvent de San Girolamo, appartenant à la commune, beaucoup de personnes y passaient, surtout des jeunes, qui venaient pour une semaine : travail simple dans les champs, convivialité, partage, silence et prière pour gouter ainsi à un peu de la spiritualité de Charles de Foucauld. Ils vivaient dans des ermitages qui étaient alors très nombreux, maisons plus ou moins abandonnées dans la campagne et mises à disposition desRamassage frères par leurs propriétaires. Le tremblement de terre a marqué une coupure : le bâtiment de San Girolamo étant fragilisé, les frères ont dû aller vivre plus loin au bord de la vallée de la Chiona dans l’ermitage Beni Abbes, grande maison où il y avait place pour les frères et éventuellement des retraitants; l’environnement et l’espace se prêtaient aux célébrations en plein air et aux activités de groupe. Dans le même temps, les frères ont perdu la plupart de leurs ermitages, les propriétaires les ont repris pour profiter des aides à la reconstruction octroyées après le tremblement de terre. De nouveau, il y a quelques Vue de la vallée de la Chiona à partir de la fraternité années, les frères ont dû quitter cette maison et sont allés habiter plus loin dans la vallée de la Chiona : il y avait là l’ermitage de Santa Chiara dont la propriété avait été donnée à la fraternité ; profitant des aides à la suite du tremblement de terre et d’aide d’amis, les frères ont agrandi et aménagé cette maison où ils vivent maintenant. Entretemps, les mentalités ont changé en Italie ; moins de gens sont intéressés comme auparavant, le style d’accueil proposé attire moins, etc...

Franco    La crise du Covid a empêché tout accueil pendant deux ans. Les frères reprennent à accueillir des retraitants, mais à certaines périodes seulement : au moment des grandes célébrations liturgiques et pendant quelques semaines pendant l’été. Ils sont en train de réfléchir comment réorganiser et adapter les propositions d’accueil. Tous sont d’accord pour garder cette tradition qui a marqué la fraternité de Spello, tout en soulignant que les temps ont changé, qu’une certaine époque est en train de se terminer, et que la fraternité a à redéfinir un projet qui ne peut plus être seulement d’accueil mais qui inclurait cependant de nouvelles formes temporaires d’accueil. A l’instar d’Alberto qui a un travail à l’extérieur, l’un ou l’autre frère pourrait avoir une occupation à temps partiel, en ville de Spello ou à Foligno...

Ratissage

    Après son temps de responsabilité à Bruxelles, Yves a repris le rythme de travail des oliviers : cette année il a même taillé tous les arbres (plus de cinq cent) alors que normalement il faisait la taille de chaque plant une année sur deux. Il est à son aise dans cette insertion rurale de travail et aussi de contact avec les gens de la vallée de la Chiona ; Yves les connait depuis longtemps, mais ils vieillissent. L’environnement humain de la vallée où se trouve la fraternité change très vite. Les anciens disparaissent. Les champs d’oliviers sont souvent entretenus par des gens habitant au loin plus bas dans la plaine. Les enfants des anciens ou d’autres personnes habitent dans la vallée mais vont travailler en ville, etc.

Alberto    Alberto travaille à plein-temps comme kinésithérapeute au centre ‘Serafico’ d’Assisi. Ce centre, situé à deux pas de la basilique de Saint François, est spécialisé dans le suivi et la rééducation d’enfants et de jeunes avec déficiences mentales et physiques. Ce travail est exigeant : quand Alberto revient à la fraternité, il est souvent bien fatigué et a besoin de récupérer.Gabriele

    Gabriele est en charge de l’entretien des ermitages qui, maintenant, sont au nombre de quatre : ‘Beata Angela’ près de la fraternité, ‘Maria del Verbo’ en contrebas vers la ville de Foligno, ‘Abramo’ sur les pentes du Subasio à quinze kilomètres, ces ermitages peuvent recevoir des groupes. En plus, il y a l’ermitage de ‘saint Elie’, très retiré, pour une personne, sur les pentes de la montagne avec vue sur toute la vallée et la plaine de Foligno. Un endroit qui se prête magnifiquement à un temps de retraite en solitaire. Gabriele a aussi diverses occupations à la maison et donne aussi un coup de main dans les champs d’oliviers.

Franco    Franco s’occupe surtout des courses et de la cuisine à la fraternité, mais il a aussi de multiples activités dans la maison. Il est celui qui est le plus disponible pour accueillir les gens qui viennent visiter...Dans quelques mois, il va faire une coupure dans sa vie de fraternité à Spello et va la quitter pour faire fraternité avec Marco à la fraternité de Cochabamba (Bolivia) : José Luis devant rentrer en Europe au début de l’été pour raison d’âge et de santé, Marco se retrouve seul. Franco participera ainsi à la vie de cette fraternité de Cochabamba au moins jusqu’en février 2023, date à laquelle une décision sera prise quant au devenir de cette fraternité.

Bicyclette

    Tout près de Spello, dans la ville de Foligno (8 kms) vit Giorgio. Il est rentré du Mexique il y a plus de deux ans et désirait vivre une vie de solitude dans la prière et l’étude. La fraternité lui a proposé de vivre dans cette ville très proche géographiquement du lieu où les frères vivent à Spello : il peut au moins chaque semaine aller passer un long temps avec les frères, un vélo électrique facilite ses déplacements. Il a une vie d’ermite dans un tout petit appartement au centre de la vieille ville de Foligno, s’adonnant surtout à la prière et à l’étude : étude de l’hébreu le matin et de la Bible dans l’après-midi (après avoir étudié les livres de Jérémie et d’Esther, Giorgio étudie actuellement l’épitre aux Romains).

Luigino    Pendant mon séjour à Spello, Luigino est venu y passer quelques jours. Ses soucis actuels tournent autour de sa santé. Suite aux accidents qu’il a eus, aux différentes interventions qu’il a subies et à diverses complications, il a de la peine à marcher. Il envisage de se faire de nouveau opéré par un spécialiste de Bologna, il espère beaucoup dans cette intervention qui pourrait lui redonner une plus grande aisance de mouvement. Son camp de base est toujours dans un campement à Bologna, mais il a le projet de poser sa caravane dans un autre endroit, non loin de Padenghe où réside Tommaso.Roger

    Roger (de la fraternité de Nyons) était en train de terminer un temps sabbatique de repos de six mois. Il est très content de ce temps de ressourcement physique et spirituel. Il a apprécié le climat fraternel de la fraternité, son environnement rural, il a beaucoup aimé les activités agricoles dans les oliviers. Il s’est refait une santé à tous niveaux. Il est retourné dans sa fraternité de Nyons en France le mercredi de Pâques.

Mario    Mario de retour du Mexique est arrivé à la fraternité de Spello au début de la Semaine Sainte : après le chapitre de Gubbio, l’année dernière il était parti à Ciudad Hidalgo pour les formalités de fermeture de la fraternité. Il reste à Spello jusqu’aux fêtes de la canonisation de Charles de Foucauld. En lien avec la Région Méditerranée et la Fraternité Centrale, il réfléchit sur une future nouvelle insertion en Italie.Tomaso

    Tommaso est venu aussi faire une visite aux frères de Spello pendant mon séjour dans cette fraternité. Je l’ai ensuite rejoint à Padenghe où depuis une quinzaine d’années, il anime un centre spirituel, Betania, avec d’autres personnes. L’endroit est magnifique, près du lac de Garde. J’y ai passé les Jours Saints. Une vingtaine de personnes résidaient au centre à cette occasion, venant de tout horizon du centre et nord de l’Italie. Toute une animation spirituelle aidait à vivre les mystères de la Semaine Sainte ; chaque jour les célébrations rassemblaient quelque cinquante personnes. J’ai été frappé par la teneur des célébrations avec une dimension pédagogique pour rentrer dans les mystères de la Semaine Sainte, par les animations proposées (par exemple, avec Prière du matin à Padenghe au lever du soleil Ricardo, l’acteur qui au cours Groupedu dernier chapitre de Gubbio nous a proposé un ‘spectacle’ sur Jésus, qui a fait travailler les participants sur leur peurs, leurs doutes...), par le climat fraternel...Tommaso est l’animateur de Betania avec un prêtre Combonien et une dame de la fraternité Charles de Foucauld, mais tout un réseau de gens de l’extérieur de Padenghe participe à l’organisation de l’accueil et du centre. Tommaso voudrait se désengager petit à petit de cette animation et essaye ainsi de préparer des personnes qui pourraient prendre en charge Betania.

    Après ces quinze jours passés avec les frères présents en Italie, je veux rendre grâce pour tout ce qu’ils essaient de vivre et de partager ensemble et avec beaucoup de personnes.

    Que l’Esprit leur donne la force de continuer à marcher ensemble, qu’Il les éclaire sur des chemins nouveaux qui peuvent s’entrouvrir, qu’Il porte leur courage pour les défricher...

Yves Gabriel Franco