Les
1er, 2 et 3 mai 2015,
Elle faisait partie des 700 jeunes religieux
et religieuses qui ont participé en région parisienne au
rassemblement « Brother & Sister Act II ».
Tous ces jeunes, issus du
monde populaire ou/et investis dans des quartiers marqués par la
précarité et le cosmopolitisme, vivent avec discrétion mais
passion leur mission d’annoncer que Dieu aime tout homme.
Par
Chantal Joly
« Je n’aurais jamais pensé vivre dans le 93 »,
reconnaît Bénédicte, issue d’un milieu provincial plutôt
bourgeois et d’une congrégation qui évoque les lointains. Et
pourtant ! C’est bien dans l’Ile Saint-Denis que cette
petite sœur du Sacré-Cœur se retrouve depuis 2007 à aller à la
rencontre «de celui qui est aux frontières». Et
d’autant plus en tant que médecin au Samu social de Paris, dans
une équipe mobile qui accompagne les personnes vivant à la rue et
atteintes de tuberculose.
Dans son quartier cosmopolite où
cohabitent pas loin de 70 nationalités, carrefour de «milliers
de déracinés», «j’ai l’impression,
témoigne-t-elle, de m’inculturer en terre étrangère».
Elle qui a choisi sa congrégation « pour vivre l’amitié
avec tous et chacun, l’Adoration eucharistique, la vie fraternelle
et l’accueil de l’autre quel qu’il soit » déclare
trouver «extraordinaire qu’aucune ethnie ne prenne le
dessus». Elle témoigne y pressentir «quelque chose du
Royaume».
Modeste présence chrétienne en terre dominée
par l’Islam, la paroisse multiculturelle s’y avère «très
vivante». Mais la petite fraternité de quatre Sœurs (une
espagnole et trois françaises -dont une origine de l’île de la
Réunion- de 38 à 68 ans) qui habite à côté de l’église
Saint-Pierre et accueille des jeunes en recherche d’un temps
d’approfondissement humain et spirituel, n’est pas là d’abord
pour la pastorale.
«Notre mission, explique Bénédicte, est
d’annoncer l’Évangile par toute notre vie en vivant avec les
gens, en tissant petit à petit des relations d’amitié avec nos
voisins. Je rencontre ici des femmes du monde entier, de toutes
religions, toutes cultures.
Un de nos modèles forts, à la suite de
Charles de Foucauld, est celui de la Visitation : aller à la
rencontre de l’autre sans autre but que cette rencontre, celle du
Christ vivant en elle, en lui». Avec les petits frères de
l’Évangile présents sur l’île et le prêtre de la paroisse,
foucauldien également, la communauté partage aussi sa prière,
temps d’adoration ou offices liturgiques, avec les personnes du
quartier qui le souhaitent.
Bénédicte Rivoire