VŒUX D'OSWALDO
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Oswaldo avec sa maman et son frère |
Pendant
la réunion régionale était prévue, le 13 novembre 2005, la
célébration des vœux perpétuels d’Oswaldo: la date avait été fixée
avant celle de la béatification de Frère Charles qui s'est faite à Rome
le même jour. Ce fut une bien belle coïncidence. Le 12 au soir, les
amis du quartier et de Cochabamba
ont organisé une veillée sur Charles de Foucauld (chants, théâtre et
montage audiovisuel…). Le 13, la célébration, pendant laquelle Oswaldo
a émis ses vœux, était présidée par l’évêque de Cochabamba et quelques
autres évêques amis qui avait voulu se joindre à la Fraternité pour
cette fête..
Oswaldo lui-même nous partage comment il a vécu tout cela :
texte de Oswaldo
«
…Patricio et moi sommes allés à l’aéroport pour chercher mon frère de
sang qui venait participer à la célébration. Nous avons attendu une
demi-heure, l’avion est arrivé. Depuis le balcon de l’aéroport,
j’attendais que mon frère sorte… Je l’ai vu. Patricio m’a dit alors:
"Regarde bien si c’est ton frère!" Je lui ai répondu que c’était bien
lui! "Regarde bien encore!" Je me suis approché du mur du balcon, j’ai
vu que mon frère n’était pas seul, mais avec ma mère. Je suis devenu
très ému… Ce fut un beau geste et un beau cadeau de la part de mes
frères. Tous savaient que ma mère venait à la cérémonie à Cochabamba.
Surprise… que toute ma vie je me rappellerai!
Le
dimanche a été le grand jour de mes vœux. Les gens du quartier se sont
affairés à nettoyer le terrain de sport et à tout décorer avec des
fleurs et des awayos[3],
tout cela en vue de la cérémonie… L’Eucharistie a commencé par une
procession et un rite de purification effectué par un paysan du
quartier, puis il y a eu un souhait de bienvenue à tous les
participants. Ont suivi les paroles d’accueil du président de la
communauté de quartier. Cette première partie s'est terminée par
l’offrande de l’encens aux quatre points cardinaux par un homme et une
femme (dans la vision andine, tout est couple)… Après le salut du
célébrant: demande de pardon, intronisation de la Bible en dansant et
en jetant des fleurs comme si c’était des semences de la Parole de
Dieu. Lectures bibliques en espagnol et en quechua. Ensuite ce fut le
rite des vœux: dialogue du prieur avec moi, prière à l’Esprit Saint,
litanies des saints et les vœux. A suivi la prière des fidèles, faite
par des personnes de la communauté et du quartier. Quatre femmes
et deux hommes qui apportaient les offrandes m’ont surpris, ils m’ont
enlevé mes habits[4] et m'ont revêtu d'une runa pacha[5], d'une chemise, d'un chulo[6], d'une chuspa[7] et d'un gilet traditionnel andin. Pour conclure, la communion et la bénédiction finale.
A
la cérémonie, grande a été la participation des frères et des gens du
quartier: un ami a organisé la musique pour les danses d'après la
célébration, un autre a filmé toute la cérémonie, un ami prêtre nous a
donné beaucoup de poulets pour le repas, un autre ami a offert des
gâteaux à tous les participants, des jeunes ont accompagné tous les
chants en espagnol et en quechua… J’ai beaucoup apprécié le cariño
de tous les gens du quartier qui se sont beaucoup donnés pour faire
réussir cette fête si spéciale de ma consécration. Après les vœux, tous
les gens ont fait la queue pour me féliciter et offrir un peu de
cariño, mettre un billet de 10 ou 20 bolivianos
dans ma chemise. D’autres m’ont donné un petit cadeau en signe
d’amitié. Après les félicitations, nous avons partagé un bon repas:
panpacu[10] cuit sous la terre à la vapeur. Tous ont été contents et certains sont restés danser jusqu’à la nuit. »
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